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Place Henri-Dunant

Collège des Jésuites

Dans le passé place de la Gendarmerie, la place Henri Dunant a été aménagée au début du XIXe siècle aux dépens d'un ilôt d'habitation à l'Ouest du site, de l'ancien collège Saint-Louis au Sud et de l'ancien couvent des Filles de la Foi à l'Est. Le percement des rues Prudent et de la Gendarmerie - ex rue du Collège - a aussi permis une meilleure ouverture sur le reste de la ville.

Le Conservatoire Gabriel Fauré, Ecole nationale de musique, de danse et d'art dramatique, domine par sa longue façade l'ensemble de la place. Ce bâtiment ancien a été restauré et intégré en 1982 dans une architecture contemporaine, dont l'élément extérieur le plus visible est la haute structure de verre. On peut remarquer le clocher carré, de 1690, et la galerie à arcades, témoins de l'édifice originel: le collège St Louis construit au XVIIe siècle par les Jésuites. Louis XIII avait en effet en 1622 accordé au Corps de Ville qu'il puisse faire appel à eux pour enseigner la jeunesse aux bonnes sciences divines et humaines. Les Jésuites en firent un établissement modèle et le conservèrent jusqu'en 1762, date de leur expulsion. L'inventaire effectué à cette occasion nous décrit un vaste ensemble bâti autour d'une cour carrée et contenant des salles de classe, une chapelle et deux autres corps de logis renfermant la bibliothèque, le pensionnat, les cuisines, l'infirmerie, le logis des domestiques et les écuries. Des jardins complétaient l'ensemble, jusqu'aux abords de la Place New York et du rempart Desaix. Au début de la Révolution le collège avait périclité, il ne comptait plus que quelques élèves et fut fermé en 1791. Il ne retrouva sa vocation scolaire que pour une courte période, de 1832 à 1843, pendant laquelle il abrita l'Ecole normale d'instituteurs. Le bâtiment acquis par la Ville est alors transformé en salle d'asile municipale et salle de concert - ou Salle Philarmonique - en 1844. Cette activité musicale a perduré jusqu'à nos jours. Pendant la dernière guerre mondiale, il fut le cadre de tristes événements : 387 Juifs arrêtés y furent internés pendant près d'un mois jusqu'à leur déportation.

A l'Est de la place se trouve un édifice au porche imposant. Il occupe l'emplacement de l'ancien couvent des Filles de la Foi ou de l'Union Chrétienne, établi en 1679 grâce au legs d'un riche personnage en faveur de l'éducation des jeunes filles enlevées à leurs parents protestants. Fermé à la Révolution, le couvent est remplacé en 1800 par une gendarmerie mais il faut attendre la Restauration pour que soit construit, de 1822 à 1824, le bâtiment actuel. Cette caserne, qui a longtemps donné son nom à la place, n'abrite plus la gendarmerie depuis les années 1990. retour