Vieil Angoulême - précédent : Edifices de défense et de pouvoir - suivant : Palais Taillefer

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La date de construction de la première enceinte de la ville est inconnue. Les auteurs s'accordent pour la situer vers 300 ap. J.-C., comme pour beaucoup de villes de Gaule romaine. La surface de la ville du Bas-Empire inscrite dans ce périmètre (environ 27 ha) paraît toutefois trop grande pour une agglomération bien modeste d'après les autres sources. L'enceinte primitive suit le rebord du plateau, dominant les falaises rocheuses, et coupe l’éperon en longeant la place de New-York et l’avenue du Général de Gaulle. C’est lors du percement de cette avenue et de la construction des immeubles la bordant que furent trouvés à la fin du siècle dernier des blocs d’architecture et des bas reliefs de monuments antiques remployés pour former la base du rempart (ils sont aujourd’hui visibles au musée de la Société Archéologique et Historique de la Charente). De cette partie orientale de l’enceinte ne subsiste plus aucun vestige en place, la muraille ayant ici perdu son rôle défensif au XIIIe siècle lors de l’extension de l’enceinte vers l’est et le sud-est, englobant le parc du château comtal (actuel quartier de la préfecture) et le faubourg Saint-Martial, et disparaissant sous les constructions civiles diverses.

Une grande partie de la muraille autour du vieil Angoulême date de la période des Taillefer, mais l’enceinte, flanquée de tours quadrangulaires puis rondes, a été constamment remise en état et modernisée par des réfections nombreuses, par la construction de nouvelles tours et de bastions (en particulier tour Ladent), par le percement d'ouvertures pour les arquebuses et l'artillerie. Plusieurs inscriptions avec blasons des XVIe et XVIIe siècles attestent de ces aménagements sous divers maires d’Angoulême. Ces murailles eurent à subir en 1562 et 1568 les assauts des Protestants qui prirent la ville. Après les troubles de la Fronde, l'ordre régnant dans le royaume, l'éloignement de frontières menacées, ainsi que les progrès de l'armement, rendirent peu à peu caduc leur rôle défensif. Les parties supérieures furent détruites à partir de 1699, et de larges ouvertures percées pour faciliter l'accès à la ville ; le meilleur exemple en est la porte Saint-Pierre, remplacée en 1752 par une grande porte monumentale de style classique à fronton triangulaire et pilastres à refends (détruite au milieu du XIXe siècle). A l'extrémité occidentale du plateau fut aménagée la promenade de Beaulieu, plantée d'arbres, offrant une large perspective sur la vallée de la Charente et les campagnes. Rappelons que c’est de cette partie du rempart (tour Ladent) que le général (à la retraite) Resnier de Goué expérimenta à l’époque napoléonienne un appareil volant de son invention, sans autre résultat que de se casser une jambe.retour.

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